Communiqué de presse : réhabiliter les métiers territoriaux

19 novembre 2019
COMMUNIQUE DE PRESSE
L’appel de l’association des DRH des grandes collectivités
pour réhabiliter les métiers et les carrières territoriales

Une étude sur le recrutement dans la fonction publique territoriale (FPT), réalisée par des élèves administrateurs territoriaux en 2018, à la demande de l’association, a mis en lumière que les collectivités connaissent de réelles difficultés de recrutement dans les secteurs techniques, de l’informatique, sur les fonctions ressources, mais aussi dans le domaine de la santé, et sur des métiers comme cuisinier, électricien, secrétaire de mairie…

L’attractivité de la fonction publique territoriale s’émousse donc ces dernières années. Plusieurs facteurs expliquent ce phénomène : différence de rémunération avec le secteur privé, méconnaissance des métiers de la FPT et canaux de diffusion des offres parfois confidentiels, effet ambivalent des concours d’accès…

Et pourtant, plus de 1,9 million d’agents territoriaux font vivre au quotidien les services publics locaux. Avec près de 300 métiers, la fonction publique territoriale est riche de promesses d’emplois. Les collectivités cherchent à recruter en permanence sur des postes aux profils très variés.

La loi du 6 août 2019 ouvre les voies d’accès à la fonction publique en permettant notamment un plus large recours aux contractuels. Les collectivités vont donc demain rechercher de nouvelles recrues aux profils et aux parcours diversifiés.

Fonction publique territoriale : promesses d’emplois et enjeux d’attractivité

La FPT dispose également de nombreux atouts : la possibilité d’exercer une mission de service public local, la sécurité de l’emploi, et la diversité des carrières offertes, tant au plan de la mobilité géographique qu’en terme de métiers.
Le fonctionnaire bashing dont souffre la France depuis de nombreuses années maintenant, apparaît comme un facteur majeur pour expliquer la moindre attractivité des carrières dans la FPT et les difficultés de recrutement récurrentes rencontrées par les DRH de collectivités.

Plusieurs études et sondages l’ont montré : les fonctionnaires sont dénigrés alors que les Français attendent et recherchent la qualité des services publics. Un sondage sur les français et les fonctionnaires territoriaux

C’est dans ce contexte que l’association des DRH a souhaité avoir recours à l’institut Harris Interactive pour sonder les Français sur leur vision des fonctionnaires territoriaux. Il en ressort qu’une majorité de Français (63 %) ont une bonne image des fonctionnaires territoriaux. Spontanément, les Français, à l’évocation des fonctionnaires territoriaux, évoquent des personnes effectuant un « service utile » à la collectivité (75 % des répondants), compétents (58 %) et effectuant un travail intéressant (54 %). Par ailleurs, seuls 29% estiment qu’ils sont suffisamment reconnus dans leur travail.

6 Français sur 10 les estiment en revanche « privilégiés ». Sur ce point les avis se montrent très clivés entre salariés du privé et fonctionnaires. Ces derniers se montrent ainsi plus enclins à considérer leurs collègues territoriaux comme étant utiles (87%), responsables (71%) mais aussi compétents (66%), sachant répondre aux besoins des usagers (65%) et effectuant un travail intéressant (63%).

Les opinions favorables à la FPT sont en retrait par rapport à la Fonction Publique de l’Etat et l’hospitalière. Cette différence peut s’expliquer par la vision plus nette qu’ont les Français de l’hôpital et des missions régaliennes de l’Etat, là où la Fonction Publique Territoriale souffre de la confusion liée à l’enchevêtrement des compétences entre les différentes strates de collectivités.

Invités à se projeter eux-mêmes dans la situation d’un fonctionnaire territorial, près de 6 Français sur 10 (58%) estiment que ce serait une bonne chose pour eux de travailler dans la fonction publique territoriale. Cet avis est notamment plus partagé par les Français issus des catégories populaires (68%).

Un peu plus de 6 Français sur 10 (62%) estiment par ailleurs que ce serait une bonne chose si leur(s) enfant(s) travaillai(en)t dans la fonction publique territoriale, un avis là aussi plus partagé parmi les catégories populaires (70%). Notons également que les fonctionnaires eux-mêmes voient en majorité comme une bonne chose le fait que leur(s) enfant(s) travaillent dans la fonction publique territoriale (72%).

Ce double constat plaide en faveur d’une revalorisation de l’image des fonctionnaires publics territoriaux.

Un sujet qui doit dépasser les cercles d’initiés : une campagne de communication qui va mobiliser le grand public

Les Français, au travers de ce sondage, montrent qu’ils ont une bonne image des fonctionnaires territoriaux. C’est pourquoi l’association a souhaité lancer, dans la foulée de la publication des résultats du sondage de Harris Interactive, une campagne « halte au fonctionnaire bashing » dans l’objectif de changer le regard que les Français peuvent avoir sur les fonctionnaires territoriaux, en faisant découvrir les très nombreux métiers de la FPT, en mettant en lumière des professionnels inspirants.

Le message de l’association est simple : EXIT le fonctionnaire bashing, faire carrière dans la fonction publique est encore une perspective attractive pour les Français et un souhait qu’ils ont pour leur enfants.

Les réformes en cours, notamment à travers la loi de transformation de la fonction publique, élargissent les possibilités de recours aux contractuels dans la fonction publique. L’enjeu aujourd’hui est bien celui de l’attractivité de la FPT ; les postes vacants doivent attirer des candidates et candidats aux profils renouvelés et aux parcours professionnels diversifiés.

Aussi, l’association des DRH des grandes collectivités territoriales va leur permettre, dans les prochains jours, de le faire savoir au travers d’une campagne via les réseaux sociaux. Ils seront également associés au travers d’initiatives locales. Un prix sera décerné début 2020 à la meilleure initiative. Rendez-vous sur le compte LinkedIn de l’association et sur les réseaux sociaux pour suivre cette campagne… et y contribuer.

Cette campagne a été annoncée et lancée lors d’une conférence de presse que l’association a tenue à la Maison de la Chimie le 19 novembre, en présence de Jean-Daniel Levy, directeur du Département Politique – Opinion a présenté les résultats du sondage.